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mes remarques seront plus des questions de compréhension du texte:
Premièrement, il est souvent mis en évidence que les activités urbaines, liées à l'industrie lourde sont bien plus favorisées (autant dans la rémunération que l'accès au ressources et le rang social) que les activités agricoles exercées dans l'espace rural. Or, il me semble que la Chine, lorsqu'elle a voulu se positionner en leader du tiers-monde et promouvoir son modèle (notamment lorsqu'elle était en concurrence avec l'URSS dans les années 60), mettait en avant son modèle supposément plus compatible avec les pays sous-développés, car centré autour du travail agricole, en opposition avec la maléfique URSS qui proposait un modèle porté sur l'industrie lourde, reproduisant presque un schéma impérialiste et capitaliste. Cette propagande extérieure basée sur l'argument d'un modèle plus adapté n'était-il donc que du vent?
Par ailleurs, il est mentionné p. 20 que les paysans étaient autorisés dès 1962 à cultiver un lopin de terre pour leur usage personnel. Le cours mentionne cette "avancée" seulement à la fin de la révolution culturelle. qu'en est-il?
Aussi, j'ai du mal à comprendre la démarche de promouvoir un modèle socialiste basé sur l'abolition des classes et la collectivisation, alors même que la politique maoïste semble créer de nouvelles catégories de classes, presque plus clivantes que les anciennes (salaires très inégaux entre un cadre supérieur du parti et un simple travailleur, bien plus encore que dans un pays capitaliste selon l'auteur). Ce modèle de classe nouvelles n'a-t-il pas suscité des tensions en Chine? est-il si différent de ce que dénonce l'idée de lutte des classes?
autre question qui n'a pas grand chose à voir avec le texte en lui-même: il est dit P.21 que les mongols sont considérés au même titre que les Tibétains ou les Hans comme des groupes ethniques d'origine chinoise (de ce que j'ai compris). S'il existe effectivement des liens ethniques entre la RPC et la Mongolie comme il en existait entre la RPC et le Tibet, la Chine a-t-elle déjà considéré l'éventualité d'intégrer la république populaire mongole à son territoire? Pourquoi n'avoir jamais tenté le coup?
- La mise en place de tout un système social et politique par le haut. Ce que je veux dire par là c'est que l'on a tout un système théorique, complexe car créant des nouveaux critères de reconnaissance sociale... conçu au plus haut d'une pyramide sociale et politique et ensuite imposé au bas. Comment peut on imposer entièrement un drastique nouveau système social sans se reposer sur des structures préexistantes et pour une population aussi nombreuse ? Est-ce qu'alors entre les débuts de Mao et sa fin on est parvenu en une génération à peu près, à l'avènement d'une certaine forme d'"homme nouveau", très docile envers le PCC et ne pouvant exprimer d'hostilité à l'égard du régime.
- L'auteur semble mettre en avant d'importantes inégalités entre les individus dans ce système, et notamment entre le parti et les travailleurs. On peut dire que cela s'avère nécessaire dans la période provisoire de dictature du prolétariat mais celle-ci dure dans le temps. Est ce que le communisme chinois s'inscrit tout de même dans la pensée de base du communisme de Marx, les gens attendent-ils toujours cette finalité ?
La réflexion autour de l'intersectionnalité et du travail reproductif était assez intéressante également, et il aurait pu être intéressant de voir plus en détails comment l'État envisageait la maternité, d'autant plus si on la considère d'une manière ou d'une autre comme un moyen de production dans le sens où c'est un rôle indispensable à l'existence, au renouvellement et au développement de la société.