Genre et alimentation
Pratique culturelle reposant sur une sémiologie, il est normal que l’alimentation intéresse les études littéraires. S’alimenter est aussi une fonction élémentaire de la biologie des êtres humains, à l’instar des autres animaux. L’alimentation peut donc très vite se faire passer pour naturelle, là même où elle ressortit de la culture, et devenir « mythologie », comme le célèbre steak-frites de Roland Barthes signifie la francité. Cette confusion nature/culture constitue l’un des champs d’investigation critique des études de genre. Et en effet, socialement, certains aliments sont sensés plutôt plaire aux hommes, d’autres aux femmes. Les travaux d’Yvonne Verdier ont pu montrer que le travail des aliments était réparti différemment selon le genre : aux hommes les grillades et les salaisons, aux femmes les plats mijotés.
Le séminaire se propose d’étudier, à travers les siècles, les rapports entre les signes du genre et les signes alimentaires. Il s’agit à la fois de voir comment les deux s’entremêlent dans les imaginaires littéraires, comment les aliments, en accord ou en décalage par rapport à des conceptions culturelles, se féminisent ou se masculinisent. On tâchera également de voir le regard critique que la littérature peut porter sur ce genre d’association, sa capacité à démythifier.
- Enseignant.e: Jean-Christophe Abramovici
- Enseignant.e: Florian Alix
- Enseignant.e: Adeline Lionetto