Les Discours à la nation allemande de Johann Gottlieb Fichte sont souvent considérés comme un texte fondateur pour ce qui serait une conception allemande de la nation. En mettant l'accent sur la manière dont se conjuguent les notions de patriotisme, de peuple et celles de langue, de culture et d'éducation, on explorera la conception de la nation allemande élaborée par Fichte. Une attention particulière sera apportée aux notions d’universalisme, d’organicisme et d’identité culturelle. Cela donnera l’occasion de se pencher sur la réception fichtéenne de Kant et des Lumières ainsi que de Machiavel. L'étude du texte tiendra compte du contexte historique de la défaite de la Prusse devant les armées napoléoniennes et de la réception des idées majeures de la Révolution française dans les réflexions de Fichte sur l'identité nationale. Les conceptions de l’Europe et de l’Allemagne qui sous-tendent le texte devront également être prises en compte et articulées avec une réflexion sur le diagnostic porté par Fichte quant au « retard » de l’Allemagne par rapport aux autres nations.


Cours de version allemande dans le cadre de la préparation aux concours de l'agrégation

Programme de l'agrégation externe d'allemand

Le programme de civilisation englobe la décennie qui va de la capitulation du Troisième Reich le 8 mai 1945 à l’année 1955, au cours de laquelle la division de l’Allemagne en deux États antagonistes semble être définitivement scellée avec l’entrée en vigueur des accords de Paris le 5 mai 1955, précédée par la déclaration de souveraineté de la RDA par l’Union soviétique le 25 mars 1954. La réflexion s’articulera autour de deux grands axes largement interdépendants : les conséquences directes et indirectes de la Seconde Guerre mondiale d’une part, la division de l’Allemagne et l’intégration progressive de ses deux parties dans les blocs concurrents sur fond de « guerre froide » d’autre part. On étudiera la situation de l’Allemagne au lendemain de la défaite sous ses aspects économiques, sociétaux (rôle des Églises), humains (mouvements de population), politiques (zones d’occupation, blocus de Berlin), géopolitiques (questions territoriales), diplomatiques (conférence de Potsdam) et idéologiques (dénazification). On interrogera également la notion controversée de « Stunde Null », qui fait l’impasse sur les éléments de continuité avec les périodes précédentes. Parallèlement, on s’intéressera à la renaissance de la vie politique et économique dans le contexte national et international, d’abord dans le cadre des zones d’occupation puis, à partir de 1949, dans celui de la rivalité entre RFA et RDA (économie de marché versus économie planifiée, renouveau de la vie démocratique décentralisée autour de trois grands partis versus montée en puissance d’un parti unique et centralisation des pouvoirs entre les mains du bureau politique du SED, sur le modèle stalinien). On étudiera les étapes de l’intégration de la RFA dans la zone d’influence occidentale (plan Marshall, réforme monétaire, politique étrangère d’Adenauer, adhésion à l’OTAN), sans oublier que cette évolution ne passe pas uniquement par une série d’alliances économiques, politiques et militaires, mais également par l’adhésion croissante à un système de valeurs commun (« Westernisierung »), et, parallèlement, les étapes de l’inclusion de la RDA dans le bloc de l’Est comme de l’imprégnation (volontaire ou forcée) de l’État est-allemand par l’idéologie soviétique (adhésion au COMECOM, rôle de la Stasi, soulèvement du 17 juin 1953, adhésion au pacte de Varsovie).


Ce cours vise l'étude des principaux faits de langue de l'allemand contemporain et leur didactisation. Il prévoit un entraînement systématique à l'épreuve dite des "soulignements" du CAPES d'Allemand.

Agrégation d'allemand, Option B, civilisation : L’unité allemande et la République de Berlin (1990-2005)

Ce cours prépare à la question d'option Civilisation pour l'oral de l'agrégation externe 2025. Vous y trouverez divers documents.

Rappel du programme:

La question de civilisation porte sur la phase de transformation qui commence à la fin de la guerre froide, en 1990, avec l’avènement de la « nouvelle » République fédérale, acté par la signature de traités (Union monétaire, économique et sociale, Traité d’unification, Traité de Moscou avec les alliés) entre la République fédérale d’Allemagne (RFA) et la République démocratique allemande (RDA) ; elle se clôt sur l’année 2005 et l’accession de la chrétienne-démocrate Angela Merkel à la Chancellerie, signe du renouveau et d’une féminisation notoire de la politique.

L’unité allemande sera étudiée à travers les mutations institutionnelles liées d’une part à l’adhésion de la RDA au « domaine d’application de la Loi fondamentale » (mise en place des structures étatiques de la RFA à l’Est, remplacement des anciennes élites de RDA) et d’autre part au transfert de la capitale de Bonn à Berlin au cours des années 1990. La réflexion portera également sur les enjeux économiques et sociaux de l’unité allemande, notamment dans les « Nouveaux Länder » où l’économie s’effondre après leur intégration dans l’économie de marché et la privatisation à marche forcée de leur tissu industriel. On questionnera l’action de la « Treuhand » et l’impact de la libéralisation sur ces territoires (chômage de masse, délitement du lien social, perte de repère identitaire).

Les réflexions porteront en outre sur le passage de l’ère Kohl à l’ère Schröder et sur les reconfigurations que connaît alors la culture politique (émergence du PDS et plus tard de la WASG, montée de l’extrême droite à l’échelle régionale, affaire des caisses noires à la CDU). L’instauration de la première coalition rouge-verte à l’échelle fédérale, en 1998, retiendra tout particulièrement l’attention. Afin de relever les défis intérieurs et extérieurs, la nouvelle coalition opère d’importants revirements politiques : avec une économie fortement éprouvée, elle doit ajuster sa politique économique et sociale (Agenda 2010, lois Hartz). La nouvelle situation géopolitique la force, de plus, à revoir les paradigmes de sa politique étrangère et de défense. On tiendra donc également compte de la nouvelle place de l’Allemagne en Europe et dans le monde face à la globalisation et aux guerres (notamment la guerre du Kosovo, d’Afghanistan et d’Irak) qui surviennent avant et après le 11 septembre 2001.