Au-delà d'une approche en histoire culturelle, ce cours vise à interroger l'évidence d'une catégorie qui s'impose très tôt dans la pensée grecque sans jamais recevoir une définition stable ou pleinement satisfaisante : l'animal. Nous étudierons une sélection de textes philosophiques des époques classique et hellénistique afin d'examiner la manière dont émergent et se constituent les grandes problématiques liées aux animaux : comment classer les animaux ; quel type d'âme ont-ils ; sont-ils rationnels ; sont-ils sensibles ; quels liens entre la catégorie des animaux et celle des ζῴα? Le moment aristotélicien, en tant qu'il entérine et cadre l'apparition d'une approche scientifique des animaux, nous occupera naturellement beaucoup mais nous lirons également Platon, Chrysippe, Épicure, etc. Ce sera également l'occasion d'interroger le geste des philosophes qui s'intéressent aux animaux. Quelle est la spécificité de la réflexion antique par rapport aux questionnements contemporains sur l'animal, en particulier sur l'intelligence des animaux ? Le reproche d'anthropomorphisme revient par exemple régulièrement, faisant glisser la réflexion de la zoologie vers la morale et l'éthique. Est-ce alors l'animal que l'on considère ou bien une forme de modèle ou de repoussoir pour l'être humain ? Car la façon dont on pense les animaux détermine aussi l'attitude morale que l'on préconise à leur égard. Épistémologie, physique, éthique, il s'agira en somme d'essayer de reconstituer un concept antique de l'animal.

On n’a jamais autant parlé de l’autorité depuis qu’elle est en crise. Dans la famille, qui a vu l’avènement triomphal de l’enfant-roi ; à l’école, où l’admiration muette pour le maître ne sont plus que de pâles souvenirs ; dans la Cité même, qui a vu la capacité à gouverner, à ordonner et à punir, se réduire comme une peau de chagrin. Le père de famille, le maître d’école, le chef politique, le juge : aucune des figures traditionnelles de l’autorité ne paraît plus être à même de résister aux coups de boutoir d’une époque – la nôtre –, dont l’anti-autoritarisme fut, est et sera le cheval de bataille. Vivons-nous la fin ou la métamorphose de l’autorité à l’âge hypermoderne ? Comment l’autorité se reconfigure-t-elle à l’âge démocratique ? Le cours s’attachera à faire un inventaire des formes fondamentales de l’autorité ainsi qu’un repérage des grands débats contemporains à son propos. Il exigera une participation active et assidue des étudiants (travail de groupe et « disputationes »).

 

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— Textes :

• Hannah Arendt, « Qu’est-ce que l’autorité ? » in La Crise de la culture, Gallimard, 2008.

• Alexandre Kojève, La notion d’autorité, Gallimard, 2004

• Max Weber, La Domination, La Découverte/poche, 2015

Un « art de vivre » … pour « apprendre à mourir », une spéculation pour saisir l’essence de l’Etre, une réflexion personnelle et critique, une « création de concepts », l’analyse des notions, la détermination des comportements éthiques, … ? La question des définitions de la philosophie accompagne son histoire depuis son origine. Comment s’y retrouver ? Peut-on identifier quelques grandes réponses à cette question aussi simple que redoutable : qu’est-ce que la philosophie ? A défaut de découvrir ou d’inventer la réponse définitive, on peut tenter une articulation systématique des grandes réponses qui ont été proposées. La philosophie occidentale est d’abord une tradition ou une histoire qui débute en Ionie au VIe siècle av. J.-C. et se poursuit jusqu’à nos jours. Mais cette histoire est celle d’interrogations qui lui sont bien spécifiques. Kant proposait de résumer sa tâche par ces trois questions : « que puis-je savoir ? » (philosophie théorique), « Que dois-je faire ? » (philosophie pratique) , « Que m’est-il permis d’espérer ? » (philosophie religieuse). Et il concluait que ces trois questions se ramenaient au fond à une seule : « qu’est-ce que l’homme ? ».

Le cours (CM) explorera ces quatre grandes définitions de la philosophie (histoire, théorie, éthique, doctrine du salut) en les articulant et en les illustrant Les séances de TD, qui exigent une participation active et assidue des étudiants, seront consacrées à l’apprentissage intensif du questionnement, de l’argumentation et de l’exposition philosophiques aussi bien à l’écrit (dissertation) qu’à l’oral (leçon).

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— Textes :

• Aristote, Métaphysique,  A.

• Sénèque, Lettres à Lucilius, 71 à 74.

• Montaigne, Essais, I, XIX, « Que philosopher, c’est apprendre à mourir »

• Hegel, Leçons d’esthétique (Première partie, De l’idée du beau artistique ou de l’idéal, introduction et chap. I).

• Nietzsche, Le problème Socrate in Le Crépuscule des idoles, édition au choix.