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Cette page moodle se veut un accompagnement à l’apprentissage des rudiments et des principes de la recherche en sciences humaines et sociales, et en géographies sociales et culturelles en particulier. Réaliser un mémoire, c’est en effet réaliser une recherche. Mais qu’est-ce que la recherche ? Spontanément, on pense à la science ou plus largement à la production de connaissance… Du sérieux, donc ! Une rapide mise en contexte devrait permettre de mieux comprendre ce dont il s’agit et ce que cela implique aujourd’hui pour les étudiant.es du Master CPP (Culture, Politique, Patrimoine). Je fais référence à l’esprit, ou mieux l’état d’esprit, dans lequel il importe d’aborder cette étape incontournable de votre master.
Initialement, le master CPP était fléché « master recherche », ce qui, dans l’esprit de la réforme de l’enseignement supérieur (votée en 2002, mise en place entre 2003-06), ouvrait la porte au doctorat grâce à la production d’un mémoire (note 14+). Les « masters pro » étaient quant à eux basés sur une spécialisation dans des domaines variés. Toutefois, depuis 2015, la distinction entre les deux types de master n’existe plus en soi. En d’autres termes, un master pro, suivant certaines spécifications, peut mener au doctorat, alors qu’un master recherche, qui comprend un mémoire, permet aussi la spécialisation. Doublement. Car réaliser un mémoire permet, d’une part, de se familiariser avec la démarche scientifique et, de l’autre, par le sujet choisi, d’acquérir une certaine expertise, soit une forme de spécialisation. Et ce mémoire permet toujours, pour ceux et celles qui le désirent, de poursuivre au doctorat.
Le master CPP a été créé en 2006 sur la base de ce que l’on appelait alors la géographie humaine. À la Sorbonne, trois masters ont été créés : un en aménagement, un en géographie physique, un en géographie humaine. Pourquoi CPP ? « C » pour culture, car cela reflétait un développement important de la géographie humaine à « Paris 4 », idem pour le « P », pour politique, et cela dans l’esprit d’une analyse politique régionaliste, liant culture, politique et région. Quant au 2e « P », il renvoie au « patrimoine », un thème et une spécialisation de l’analyse culturelle développés par l’ethnologue Jean-René Trochet. En fait, ce master reflétait — et continue de refléter — pour beaucoup les spécialisations et les intérêts de enseignant.es en place. L’analyse culturelle/régionale a donné lieu par exemple à la création du master tourné vers les pays du Sud, longtemps appelé « MDS », un master pro à l’origine ; le thème de l’alimentation est à l’origine du master fléché Alimentation et Cultures Alimentaires, aussi un master pro, même si les étudiant.es peuvent aussi produire un mémoire de recherche. On parle donc aujourd’hui de « mention » (GAED) et de spécialisations. Et le CPP dans tout cela ? Il a continué dans une perspective plus « sociale et culturelle » et « sociale et politique » autour de thèmes et sujets variés, en lien avec la société et le monde actuel. Le mémoire permet ainsi aux étudiant.es d’explorer et d’approfondir un thème, un sujet, dans l’esprit d’un approfondissement et d’une professionnalisation par l’entremise des cours, certains thématiques, d’autres, plus techniques, et le mémoire, soit un travail de recherche encadré par un ou deux enseignant.es.
Ceci dit, revenons à l’état d’esprit. D’expérience, et cela vaut aussi pour vos professeur.es,
la recherche s’apprend par la pratique, ce qui la rend difficile à
« enseigner », si l’on peut dire. Les mémoires que l’on peut vous
présenter peuvent apparaître impressionnants : plus d’une centaine de
pages, mise en forme généralement excellente, etc. D’une façon, c’est
impressionnant, mais dîtes-vous bien que ceux et celles qui ont réalisé
les quelques deux à trois cents mémoires du CPP ont eu la même réaction.
Ceci dit, il faut considérer que la réalisation du mémoire passe par
deux mouvements, qui s’entremêlent : une démarche, scientifique, faite d’étapes et de choix, que l’on apprend en théorie et surtout par la pratique, et un cheminement personnel. Une démarche qui
permet le « montage », le « design » le « bricolage » (eh ! c’est de
Claude Lévi-Strauss) d’une recherche, car une recherche ne tombe pas du
ciel : cela se construit. Un cheminement, car, cette démarche, ce mémoire, ont la capacité de transformer. C’est, dirons-nous, « transformatif ».
Ce moodle contient des power points, des textes, des références, voire des exercices, qui permettent de connaitre et de reconnaître ces étapes, ces choix, inhérents à la construction d'une recherche. Ces informations vous seront utiles au point de départ, mais aussi, en cours de route