La population mondiale est en croissance. Cette croissance renvoie à une question essentielle : aurions-nous les moyens de nourrir la population prévue pour un futur proche?
La production actuelle est suffisante pour nourrir la population mondiale ; les situations de mal nutrition étant causées par un manque d'accès au marché plutôt que par une offre carencée. La plupart des mal nourris se trouvent dans les pays en voie de développement où la mal nutrition affecte notamment les paysans. Parallèlement, 1,6 milliard de personnes sont en situation de surpoids, dont une partie souffre même d’obésité. Nourrir le monde passerait donc par des enjeux de distribution et répartition. Dans certaines surfaces du globe, le départ des paysans génère des terres vacantes. Les changement dans les habitudes alimentaires sont également notables et stimulent des exportations. Le marché international des produits agricole est une filière puissante. La loi de l’offre et de la demande gère également ce marché dont les prix sont de plus en plus fixés en raison des fluctuations du marché international. Stimulés par la consommation des produits d’importation souvent moins chers que la production locale, les paysans sont aussi encouragés à produire pour l’exportation. Dans une étape prochaine, la production des cultures vivrières sera délaissée au profit des produits d’exportation. La survie d’un certain nombre d’habitants de la planète dépend donc des produits d’importation dont les prix peuvent varier en fonction des intérêts du marché. Les pays qui affichent le plus grand taux d’accroissement naturel seront ceux à souffrir de la plus forte dépendance alimentaire vis-à-vis du marché international. Toutefois, pour nourrir l’ensemble de la population mondiale en 2050, on estime nécessaire doubler la production actuelle. Pour cela, l’augmentation des surfaces productives semble une solution évidente. Ces dernières sont toutefois limitées et elles se réduisent progressivement dans certaines régions du globe. Il serait donc nécessaire d’augmenter les rendements. Il s’agit ainsi de remplacer les ressources de la nature par des ressources technologiques. Les pays du Nord ont fortement développé l’intensification de l’agriculture. La production intensive est toutefois très énergivore, d’où l’encouragement des approches alternatives dénommées durables. Elles demandent néanmoins un investissement économique. Tandis que dans les pays du Nord, le gaspillage de nourriture est important, les pays du Sud sont affectés par des pertes au niveau de la production. A l’heure actuelle, il ne suffit pas seulement de produire, mais également de distribuer la production. Dans l’avenir, il sera peut-être nécessaire d’adapter nos pratiques alimentaires pour pouvoir nourrir l’ensemble de la population. Comment donc penser à une production agricole durable et capable de nourrir la population mondiale dans le futur ? Quelles sont les enjeux de la production mondiale d’aliments ?
- Enseignant.e: Joseph Bohbot