Semestre 2 – Figures de l’immoralité

La philosophie déploie depuis l’Antiquité plusieurs figures particulièrement marquantes qui incarnent des choix de vie où l’injustice morale est parfaitement assumée. Ces figures – le sophiste, l’immoraliste, le libertin, le sceptique – viennent nous interroger sur l’origine et la validité de nos catégories morales, allant jusqu’à les remettre, parfois violemment, en cause. Mais, plus fondamentalement encore, elles nous interrogent aussi sur les raisons et motivations qu’il y aurait à préférer une vie juste plutôt que faite d’injustices : pourquoi faudrait-il tenir ses promesses ? Quel intérêt existentiel avons-nous à faire le choix d’une vie juste ? Face à ces figures qu’elle construit et met en scène fictivement, la philosophie morale se confronte au sens même de son entreprise : que signifie et pourquoi agir moralement ? Nous nous intéresserons également à la question de l’enfance et à la thèse hobbesienne selon laquelle « le méchant est un enfant robuste » (malus puer robustus), et à sa discussion chez Diderot et Rousseau.

Bibliographie indicative :

·      Platon, La République, Paris, GF, 2002 (notamment les livres I et II), Gorgias, Paris, GF.

·      Hobbes, Léviathan, Paris, GF, 2017 (lire le chap.. XV),

·      Diderot, art. « droit naturel » de l’Encyclopédie http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/article/v5-256-2/

·      Rousseau, Manuscrit de Genève, Paris, Vrin, coll. ‘Textes et commentaires’, 2012,

·      Rousseau, Émile, Paris, GF, 2009 (livre IV),

·      Judith Shklar, Visages de l'injustice, Belfort, Circé, 2002 (à consulter en bibliothèque),

·      Céline Spector, Éloges de l’injustice, Paris, Seuil, 2016.