Ce cours présente un double enjeu : il constitue d’une part une introduction à
l’esthétique comme science de la connaissance sensible telle qu'elle vient se
constituer au XVIII siècle au travers de l’œuvre de Baumgarten et entend aborder,
d’autre part, son paradoxe et ses développements. C’est en effet à partir d’un cadre
résolument rationaliste, défini par les métaphysiques de Leibniz et Wolff, que le
fondateur de l’esthétique moderne entreprend de fonder sa nouvelle science du
sensible. Or, il s’agit d’un sensible qui ne parvient pas encore à s’affranchir de
l'intelligible. Il faudra attendre Kant pour qu’une telle autonomie s’affirme
pleinement, pour que la beauté cesse d’être le reflet d’une essence et le goût, nouvelle
catégorie esthétique, devienne la faculté de juger du beau.