La thérapie par la musique ou musicothérapie, se définit succinctement en tant qu’art de soigner et de rééduquer en recourant à la musique. Elle connaît son stade initial, dénommé « musicothérapie modale », avec les Grecs de l’Antiquité et les Arabes du Moyen Âge, qui sollicitaient l’éthos des modes mélodiques des monodies écoutées pour induire des états d’extase et de transe chez les patients, afin de les libérer
(catharsis) de leurs maux ou de contrecarrer leurs « humeurs excessives » pathogènes (selon la théorie humorale attribuée à Hippocrate). Elle connaît son deuxième stade à partir du milieu du XXe siècle, en Occident, lorsque des psychologues et des acousticiens exploitent les vertus relaxantes et sédatives de l’écoute musicale, en « musicothérapie (dite) fonctionnelle » (paradigme psychodynamique). Les
psychologues d’obédience freudienne insistent ensuite sur les vertus communicationnelles de la musique, inhérentes au paradigme psychanalytique, en « musicothérapie réceptive » (reposant sur l’écoute musicale du patient) et en « musicothérapie active » (reposant sur la pratique musicale du patient), en mettant l’accent sur la relation thérapeutique, initiée par la musique, entre patient et thérapeute. Le stade le plus récent est celui de la neuro-musicothérapie qui s’adresse aux patients souffrant de troubles cognitifs, sensoriels ou moteurs, d’origine neurologique et contribue à leur réhabilitation. Enfin, le stade en cours d’élaboration de cette discipline est celui de la « musicothérapie intégrative » qui, selon François-Xavier Vrait (2021), projette d’intégrer les modèles précités (psychodynamique, analytique, neuroscientifique)
pour mieux servir le patient. Ce séminaire se compose d’exposés qui soulignent divers aspects de la relation musique et thérapie.